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Valériane ou benzodiazépines

8 avril 2025

Valériane ou benzodiazépines : pourquoi les solutions naturelles à base de plantes méritent l’attention des mutuelles ?

Troubles du sommeil, anxiété, nervosité… Face à ces troubles, les benzodiazépines sont souvent prescrites en première intention. Pourtant, leur efficacité est limitée dans le temps, et les effets secondaires, nombreux et bien documentés, soulèvent des questions sur leur pertinence à long terme. D’ailleurs de plus en plus de personnes concernées demandent à leur médecin d’autres solutions. La valériane, connue depuis l’antiquité pour ses vertus calmantes, mérite de retenir l’attention des prescripteurs et des mutuelles impliquées dans la promotion de la prévention, le bien-être et la maîtrise des coûts de santé. 
Il en est de même avec le tryptophane, acide aminé essentiel et nécessaire à la fabrication des protéines, qui est naturellement présent dans la viande rouge, la volaille, les œufs et les produits laitiers.

Un stress en forte hausse depuis la crise sanitaire

Depuis la pandémie de Covid-19, les Français font face à une augmentation marquée du stress et des troubles du sommeil. Selon un sondage Harris Interactive réalisé pour Synadiet en novembre 2020, 53 % des Français déclarent que leur stress a augmenté, dont 59 % de femmes. Par ailleurs, 42 % constatent une dégradation de la qualité de leur sommeil, et ce chiffre grimpe à 53 % chez les 18-24 ans. Ces troubles impactent directement la vie professionnelle (64 %), sociale (60 %) et familiale (56 %). Face à ces dérèglements, 89 % des Français ont eu recours à un traitement ou une supplémentation, au moins une fois par semaine, pour apaiser leur stress ou mieux dormir. Cette tendance montre l’urgence d’une approche préventive renforcée. L’économiste Nicolas Bouzou souligne que l’anxiété chronique, amplifiée par la crise sanitaire, pèse à la fois sur le bien-être individuel et sur les systèmes de santé. Elle favorise des pathologies graves (maladies cardiovasculaires, dépression, infections) et appelle à une véritable politique de prévention.

Les benzodiazépines : une réponse de court terme, à fort coûts

Efficacité limitée et effets secondaires

Les benzodiazépines sont utilisées pour traiter l’anxiété et les troubles du sommeil, mais leur usage est strictement encadré : 12 semaines pour l’anxiété, 4 semaines pour l’insomnie. Au-delà, les effets s’affaiblissent et les risques apparaissent : somnolence, chutes, perte de mémoire, irritabilité, et surtout, dépendance. Le sevrage, souvent difficile, peut entraîner une recrudescence des troubles, aggravant le cercle vicieux. Les personnes âgées et les publics fragiles sont particulièrement exposés aux conséquences de cette dépendance.

Un poids économique pour la collectivité

Les coûts liés aux benzodiazépines sont indirectement amplifiés par les hospitalisations, les chutes, les pertes de productivité, et les soins liés à la dépendance. Le modèle médicamenteux actuel, orienté vers le traitement des symptômes, montre ici ses limites face à des troubles chroniques ou psychosociaux.

Valériane et tryptophane : des solutions naturelles validées

Compléments alimentaires et prévention active

Les études menées par Synadiet et Frost & Sullivan mettent en lumière le potentiel de la valériane et du tryptophane pour prévenir le stress et les troubles du sommeil. Le tryptophane, acide aminé essentiel, intervient dans la production de sérotonine (hormone du bien-être) et de mélatonine (hormone du sommeil). Le sociologue de l’alimentation Éric Birlouez rappelle que les liens entre santé mentale, sommeil et alimentation sont étroits. La crise sanitaire a révélé une fragilité structurelle de ces équilibres et une demande croissante pour des alternatives naturelles, y compris la phytothérapie.

Une plante millénaire aux multiples usages

La valériane est utilisée depuis l’Antiquité pour ses effets calmants. Jusqu’à l’arrivée des somnifères de synthèse, elle était largement employée en Europe pour traiter la nervosité et l’insomnie. On utilise ses racines séchées, sous forme de poudre (gélules), tisanes, extraits liquides. Elle agit sur le système nerveux central en modulant les récepteurs GABA, sans créer d’accoutumance. Ses principes actifs (valépotriates, acide valérénique, baldrinals…) agissent en synergie. Les effets ne sont pas immédiats : une cure de 2 à 4 semaines à un dosage de 300 à 600 mg d’extrait de racine est nécessaire pour en ressentir pleinement les bienfaits. Le psychiatre Patrick Lemoine déclare : “Il n’existe actuellement aucun véritable somnifère pharmacologique : ce sont tous des anesthésiques anti-éveil, toxiques à moyen et long terme. Les plantes comme la valériane offrent une solution préventive dépourvue de toxicité.”

Des bénéfices économiques significatifs

  • 7 milliards d’euros : coûts directs et indirects liés au stress en France en 2018.
  • 8,3 milliards d’euros : prévision 2025 si rien n’est fait.
  • 254,8 millions d’euros d’économies potentielles au bout d’un an si la valériane était intégrée dans la prise en charge de l’insomnie soit 98 500 cas de troubles du sommeil.
Ces chiffres illustrent à quel point les solutions naturelles peuvent devenir un levier concret de politique de santé publique.

Recommandations pratiques pour un sommeil naturel

Pour tirer pleinement parti des bénéfices de la valériane et du tryptophane, il est utile d’y associer des habitudes favorisant l’endormissement :
  • se coucher et se lever à heures fixes,
  • éviter la lumière bleue des écrans en soirée, pratiquer une activité relaxante avant le coucher (lecture, bain tiède),
  • limiter les excitants après 17h (caféine, alcool),
  • créer un environnement calme, sombre et tempéré (18-20 °C).
Intégrer ces gestes simples avec une cure de valériane constitue une approche naturelle et durable.

Les mutuelles, actrices d’une santé plus durable

Un réel intérêt pour les assurés

80 % des Français ayant eu recours aux compléments alimentaires pour le stress et le sommeil s’en disent satisfaits. Les mutuelles peuvent intégrer ces données pour proposer des accompagnements personnalisés, valoriser les approches de santé naturelles, et renforcer leur image d’acteurs du bien-être global.

Un modèle préventif et équilibré

En facilitant l’accès à la valériane ou au tryptophane, par le biais de conseils, de plateformes ou de remboursements, les mutuelles peuvent s’inscrire dans une dynamique de prévention active. Une telle stratégie peut contribuer à limiter le recours aux benzodiazépines, réduire les coûts médicaux et éviter les effets indésirables. Pour Christelle Chapteuil, vice-présidente du Synadiet, “le complément alimentaire, associé à une bonne hygiène de vie, est un produit de santé à envisager dans l’arsenal des outils de prévention utiles pour réduire les facteurs de risque et les coûts qui y sont associés”.

Vers des choix plus durables en santé et bien-être

Les benzodiazépines ne sont pas une solution durable pour faire face à l’anxiété ou aux troubles du sommeil. Leur efficacité ponctuelle est contrebalancée par de nombreux effets secondaires et une forte dépendance. À l’inverse, la valériane et le tryptophane, solutions naturelles à base de plantes ou d’acides aminés, offrent des perspectives prometteuses, validées par des études sérieuses. Dans un contexte où le stress et les troubles du sommeil explosent, il devient crucial de repenser nos stratégies de santé publique. Intégrer ces alternatives dans les politiques de prévention est non seulement souhaitable mais également stratégique pour l’avenir de notre modèle de santé. Pour les mutuelles, c’est l’occasion de devenir actrices d’une santé plus humaine, proactive et économiquement viable.

Rédaction : C.Orsoni CEO Goodnat

Sources : 
vidal.fr
sante.gouv.fr
Synadiet, Harris Interactive, Frost & Sullivan