Promouvoir la santé par l’activité physique : un défi et une opportunité pour les fédérations sportives et les politiques publiques
Promouvoir la santé par l’activité physique : un défi et une opportunité pour les fédérations sportives et les politiques publiques
Promouvoir l’activité physique et combattre la sédentarité : une priorité en France
Une étude menée par Santé publique France en 2021 sur 24 500 personnes révèle des disparités inquiétantes dans la pratique de l’exercice physique et des niveaux élevés de sédentarité, particulièrement en Île-de-France. Selon l’étude, 41% des femmes et 27% des hommes ne pratiquent pas autant d’activité physique que recommandé par les autorités sanitaires. L’OMS conseille de “pratiquer au moins 150 à 300 minutes d’activité d’intensité modérée ou au moins 75 à 150 minutes d’activité d’intensité soutenue par semaine”. Cependant, de nombreux Français n’atteignent pas ces objectifs.
L’impact de l’éducation et de l’emploi sur l’activité sportive
Les données montrent une corrélation entre le niveau d’éducation, l’emploi et la pratique d’activités physiques. Les hommes sans diplôme de baccalauréat atteignent moins souvent les objectifs d’activité physique (70%) par rapport à ceux qui l’ont (75%). Chez les femmes, ces chiffres sont respectivement de 54% et 64%. En outre, les hommes en emploi sont plus actifs (75%) que ceux au chômage (66%).
Les variations régionales dans la pratique du sport
La Bretagne (78,9% pour les hommes, 64,7% pour les femmes) et l’Occitanie (77,2% pour les hommes, 64% pour les femmes) sont les régions où les habitants sont les plus actifs physiquement. À l’inverse, l’Île-de-France, les Hauts-de-France, le Grand Est et le Centre-Val-de-Loire enregistrent les plus faibles taux d’activité physique. En Île-de-France, 31% des hommes et 29% des femmes déclarent rester assis plus de sept heures par jour, ce qui en fait la région la plus sédentaire de France.
Sédentarité et temps d’écran
L’étude révèle que plus d’un adulte sur cinq passe plus de sept heures par jour en position assise. De plus, 39% des interrogés passent plus de trois heures par jour devant un écran en dehors du travail. Malgré cela, une majorité des adultes (plus de 90%) déclarent se lever au moins toutes les deux heures, respectant ainsi la recommandation de rupture de sédentarité.
Recommandations et actions proposées
Face à ces constats, l’étude propose plusieurs mesures pour améliorer la situation. Il s’agit de “diversifier l’offre” sportive et de “réhabiliter des quartiers isolés en espaces urbains dynamiques”, en développant par exemple des pistes cyclables et en démocratisant l’accès aux infrastructures sportives. L’aménagement urbain doit être repensé pour favoriser une approche systémique, au-delà des actions individuelles.
Santé publique France souligne également que la densité des transports publics et le nombre de parcs sont associés à un niveau supérieur d’activité physique, quelle que soit la perception du quartier
Cinq grandes stratégies politiques de l’OMS
- Élaborer une politique publique saine : Prioriser la santé à tous les niveaux sportifs et sensibiliser les décideurs à l’impact de leurs choix.
- Instaurer un environnement favorable à la santé : Assurer que les installations sportives soient sécurisées, stimulantes et agréables pour améliorer le bien-être des athlètes et des membres.
- Renforcer l’action communautaire en faveur de la santé : Fournir des informations accessibles, améliorer la qualité des pratiques sportives, les possibilités d’apprentissage, les partenariats et le financement de pratiques plus saines.
- Acquérir des aptitudes : Encourager le développement personnel et social continu, permettant aux individus de mieux maîtriser leur santé.
- Réorienter les services de santé : Considérer les membres des clubs sportifs de manière holistique, en mettant l’accent sur la promotion de la santé et en aidant la communauté à mener une vie saine.
« Nous espérons que les fédérations sportives trouveront les outils de promotion de la santé fondés sur des données probantes présentés dans ce rapport utiles pour diversifier leurs pratiques sportives afin que tout le monde puisse profiter du sport et en tirer des avantages. Les principes qui sous-tendent ce rapport sont conformes à la recommandation de l’UE sur l’activité physique favorable à la santé et à la campagne HealthyLifestyle4All de la Commission, et constituent un outil concret pour réaliser des progrès dans ce domaine », a expliqué Floor van Houdt, cheffe de l’unité « Sport » à la Direction générale de l’éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture de la Commission européenne.
Les fédérations sportives impliquée dans les programmes de santé par la pratique du sport
L’importance de l’activité physique pour la santé publique
Une publication récente de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) intitulée « Inclusive, sustainable, welcoming national sports federations » met en lumière l’importance cruciale des fédérations sportives nationales et des clubs affiliés pour promouvoir la santé et le bien-être. En Europe, 59 % des enfants et des jeunes participent à des clubs sportifs, où les entraîneurs et les dirigeants servent de modèles actifs, incitant à l’épanouissement par le sport. Ces organisations sportives, lorsqu’elles accordent la priorité à la santé de leurs membres et de leurs communautés, peuvent devenir des moteurs de changement positif.
Les bienfaits de l’activité physique sont largement documentés. Elle améliore l’humeur, la concentration et protège contre diverses maladies non transmissibles telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer et le diabète. L’OMS recommande aux adultes de pratiquer au moins 150 minutes d’activité physique modérée par semaine, tout en soulignant que plus l’on s’adonne à ce genre d’activité, mieux c’est. Une pratique régulière est essentielle pour la prévention de nombreuses maladies et pour l’amélioration du bien-être général.
« Ce guide peut aider les fédérations sportives à développer une culture de promotion de la santé dans leurs clubs sportifs. Au-delà de la promotion de la compétition et des performances athlétiques, les clubs sportifs peuvent, avec les bonnes politiques en place, avoir un impact significatif sur la pratique de l’activité physique et l’adoption de comportements sains », explique le Dr Kremlin Wickramasinghe, conseiller régional de l’OMS/Europe pour la nutrition, l’obésité et l’activité physique.
Stratégies pour les fédérations sportives pour promouvoir la santé par le sport
Le guide de l’OMS, financé par le programme Erasmus+ de l’Union Européenne (UE), propose des stratégies et des interventions concrètes pour les fédérations sportives, avec des exemples de programmes efficaces et 28 outils pratiques. Ces outils sont conçus pour aider les fédérations sportives à promouvoir la santé et le bien-être de leurs membres. Les fédérations peuvent ainsi devenir des moteurs de changement positif en valorisant la santé et le bien-être de leurs membres.
Selon un récent rapport de l’OMS et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), l’augmentation de l’activité physique aux niveaux recommandés par l’OMS peut permettre à l’UE d’économiser chaque année jusqu’à 8 milliards d’euros en PPA (parités de pouvoir d’achat). À cette fin, les fédérations sportives peuvent être les principaux moteurs du changement dans tous les États membres de la Région européenne de l’OMS.
« Lorsque les individus reconnaissent que leur santé et leur bien-être sont valorisés par les fédérations et les clubs sportifs, ils sont incités à investir leurs ressources personnelles dans le renforcement de la capacité des fédérations et des clubs sportifs à promouvoir la santé. Cela permet d’améliorer les performances des athlètes de haut niveau, d’établir des mouvements émanant de la base, de fidéliser les membres, les entraîneurs et les dirigeants des clubs, et d’enclencher un cercle vertueux qui produira des dividendes encore plus importants à l’avenir », explique Aurélie Van Hoye, l’une des principaux auteurs du document d’orientation de l’OMS.
Les mutuelles mettent en place des dispositifs orientés bien-être
Intériale, une mutuelle qui sensibilise ses adhérents à la prévention
Le groupe mutualiste INTÉRIALE qui accompagne les agents publics, les décideurs et les étudiants en leur proposant des protections santé et prévoyance intègre des services d’action sociale, de prévention et d’accompagnement novateurs. Ainsi, chaque année, le Groupe participe à la semaine de la qualité de vie au travail (QVT). Cet événement est l’occasion de sensibiliser employeurs et salariés sur les enjeux et les bonnes pratiques en matière de qualité de vie au travail.
Grâce à ce dispositif, adressé tant à ses adhérents qu’à ses collaborateurs, le Groupe INTÉRIALE vient confirmer sa position de partenaire de vie(s), animé par la conviction que les efforts en matière de prévention sont nécessaires pour assurer la santé de tous. Pour cela, INTÉRIALE s’appuie sur la définition de la santé retenue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), à savoir : « un état complet de bien-être physique, mental et social, qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
Prévention et bien-être, une question cruciale pour les métiers à haute intensité
La question du bien-être au travail est particulièrement clé pour les métiers dits de « haute intensité » exercés par une large partie des adhérents de la mutuelle INTÉRIALE (policiers, magistrats, personnels pénitentiaires, agents de la Fonction Publique…). Ces professions au service des autres sont confrontées au stress et aux risques physiques qui peuvent avoir des conséquences sur le sommeil et le bien-être au travail. Pour ses adhérents, la mutuelle met en place des actions spécifiques de prévention directement sur les lieux de travail (préfectures, tribunaux, commissariats…), grâce à ses équipes itinérantes et en étroite collaboration avec les services de l’État concernés. À l’occasion de la semaine de la QVT, INTÉRIALE déploie une série d’initiatives dont des ateliers spécifiques : activités sportives, sophrologie, massages, dépistage du stress, bilan alimentation, ainsi que sur la santé mentale, la qualité du sommeil ou sur les addictions.
Conclusion
Promouvoir une compréhension éclairée et une démarche rigoureuse pour encourager l’activité physique et réduire la sédentarité est essentiel. La prévention et l’adoption de modes de vie actifs et sains sont les meilleures défenses pour améliorer la santé publique et créer des communautés plus dynamiques et en meilleure santé. De leur côté, les fédérations sportives ont un rôle crucial à jouer dans cette mission.
Sources : OMS, Franceinfo, Radio France, Bulletin épidémiologique hebdomadaire